L'Entreprise curieuse

curiosité et gestion du stress

La curiosité comme rempart contre le stress

La capacité à gérer le stress est devenu un enjeu central dans nos vies modernes et particulièrement en entreprise. Que ce soit en raison des pressions liées à la performance, des délais serrés, des changements permanents, des crises qui se succèdent, le stress est omniprésent et peut avoir des effets délétères sur la santé des salariés ainsi que sur la productivité. Face à cette réalité, la gestion du stress s’impose comme une compétence essentielle à développer.

Mais comment la cultiver efficacement ?

Parmi les nombreuses stratégies, la curiosité émerge comme un levier surprenant mais puissant. En effet, il existe un lien étroit entre curiosité et capacité à gérer le stress.

Avant d’explorer ce lien, commençons par clarifier ce qu’est le stress.

Partie 1 : Comprendre le stress et sa gestion

1.Qu’est-ce que le stress ?

Le stress est une réponse naturelle de notre corps à une situation perçue comme menaçante ou exigeante.  Les 4 grands facteurs de stress peuvent être résumés sous l’acronyme C.I.N.E

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Lorsque l’on se retrouve face à l’une de ces 4 situations, une série de réactions physiologiques et psychologiques se manifestent, visant à nous préparer à affronter le danger ou à relever le défi.

Au travail, les occasions de se retrouver face à ces facteurs de stress ne manquent pas :  

  • Contrôle faible : combien de salariés et managers expriment, par exemple, subir leur agenda, ayant ainsi le sentiment de ne pas être maitre de leur temps ? On peut aussi évoquer le fait que le travail étant de plus en plus interconnecté, il est difficile pour beaucoup de salariés de se sentir maitre du résultat final, alors même que la plupart sont évalués, voire incentivés, sur ce résultat.
  • Imprévisibilité : alors qu’il n’y a pas encore si longtemps, les entreprises faisaient des projections à 10/15ans, aujourd’hui, il est difficile, voire impossible de prévoir ce qu’il va se passer dans 2ans, et même dans l’année. Pour preuve, rendez-vous compte de la succession des crises depuis 2020 (crise sanitaire, crise économique, crise sociale, crise environnementale, crise géopolitique, crise politique…).Qui aurait pu prévoir tout cela ? L’évolution rapide des technologies a également un impact important. Qui peut, par exemple, connaitre avec précision et certitudes les bouleversements que l’IA va induire dans les prochaines années ? On imagine. Mais on reste malgré tout majoritairement dans le flou.
  • Nouveauté : dans ce contexte, pour survivre, les entreprises doivent se renouveler constamment, être agiles. Ainsi, que ce soit au niveau des outils technologiques, des process, de l’organisation, ou encore des choix de marchés, la nouveauté fait partie intégrante de la vie des salariés. Alors qu’avant le changement était ponctuel, aujourd’hui, il est permanent. Les salariés traversent ainsi de multiples courbes du changement au cours d’une seule année. 
  • Ego menacé : de nouveaux objectifs à relever souvent avec des moyens limités, des projets à mener en équipe où les tensions sont parfois nombreuses, de nouveaux outils et process auxquels il faut rapidement s’adapter pour ne pas rester au bord de la route, la menace constante de réorganisation dans laquelle chacun espère avoir encore sa place, des problèmes à gérer de plus en plus complexes…. Les occasions de voir ses compétences et son utilité challengés au sein des organisations sont nombreuses.

Si tout cela arrivait de façon ponctuelle, ce ne sera pas très gênant. Dans ce cas, le stress permet d’augmenter notre vigilance et notre concentration.

Le problème, ici, c’est que ces facteurs se cumulent et s’installent dans la durée. On fait alors face à un stress chronique, particulièrement dangereux pour notre santé.  

Les conséquences en entreprise sont un taux élevé d’absentéisme, une baisse de la productivité et une détérioration du climat de travail.

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2. La gestion du stress : une compétence essentielle

Il est essentiel de comprendre qu’on ne choisit pas le déclenchement des réactions physiologiques et psychologiques du stress. Comme les autres émotions, c’est un processus inconscient. Notre radar interne perçoit le danger et déclenche les réactions en dehors de notre champ de conscience.

Nous pouvons cependant agir sur 2 éléments :

  • D’une part, la façon dont nous allons gérer le stress, une fois le système réactionnel mis en route
  • D’autre part, notre résistance face aux facteurs générant du stress. Car plus nous sommes préparés et habitués, moins l’effet de surprise et de menace a de prises sur nous.

L’agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail explique également que l’état de stress survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a des ressources pour y faire face. Le terme de « perception » énoncé à 2 reprises a toute son importance. Ce qui génère du stress est donc différent d’une personne à une autre. Et comme il s’agit de perception, on peut le travailler.

Erwan Deveze dans son livre 24H dans votre cerveau, résume ainsi le stress par cette équation :

STRESS = STRESSEUR x STRESSABILITE PERSONNELLE

Nous ne pouvons pas faire grand-chose pour nous protéger des sources quotidiennes de stress au travail (les stresseurs), mais si nous diminuons notre « stressabilité personnelle », nous diminuons l’impact de ces stresseurs et donc notre stress global.

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Evidemment, la solution ne réside pas dans l’exposition constante au stress pour espérer finir immunisé. C’est l’inverse qui se produirait : un stress chronique avec des conséquences désastreuses sur la santé mentale et physique.

Alors, comment faire pour mieux se préparer à y faire faire sans s’en rendre malade ? C’est là que la curiosité entre en jeu !

Partie 2 : La Curiosité, une clé pour mieux gérer le stress

1. La curiosité du monde qui nous entoure

La curiosité envers le monde extérieur, que ce soit envers les nouvelles idées, les technologies, ou des événements plus ou moins lointains, peut nous aider à mieux appréhender ce qui se passe dans le monde, et ainsi être moins pris au dépourvu quand cela impacte dans notre sphère professionnelle ou personnelle. Être curieux du monde qui nous entoure nous permet ainsi d’anticiper les changements, de mieux comprendre les dynamiques du marché, et de s’adapter plus rapidement aux nouvelles réalités. Cela renforce notre sentiment de contrôle, diminuant ainsi l’anxiété liée à l’incertitude.

À l’inverse, quelqu’un de peu curieux verra chaque chose arriver de façon brutale. Peu préparé et informé, il vivra ces changements comme des perturbations et contraintes. Il remettra sans doute la pertinence même des changements. Bref, il risque d’être plus réfractaire. Contrôle faible (je ne maitrise pas le changement qu’on m’impose), Imprévisibilité (je n’ai pas vu venir ce changement), nouveauté (je dois changer mes habitudes) et égo menacé (est-ce que je vais réussir à m’adapter ? est-ce que mon job est en danger ?). Le cocktail des facteurs de stress est alors particulièrement chargé.

Seul le niveau de stressabilité de la personne peut alors faire la différence. Et là aussi, les études montrent que la curiosité du monde qui nous entoure a un impact important. Ainsi, une étude menée par Kashdan a montré que les personnes qui affichent un niveau élevé de curiosité ont tendance à percevoir les situations stressantes comme des opportunités d’apprentissage plutôt que comme des menaces.  Et alors, non seulement cette réinterprétation positive permet de réduire l’impact émotionnel du stress, mais également de trouver des solutions innovantes aux problèmes rencontrés.

2. La curiosité des autres

La curiosité des autres, ou l’intérêt que nous portons à nos collègues, nos supérieurs, nos subordonnés, est un autre aspect crucial de la gestion du stress. En nous engageant activement dans les relations interpersonnelles, en posant des questions, et en cherchant à comprendre les points de vue des autres, nous créons un environnement de travail plus collaboratif et plus empathique. Les divergences de points de vue sont des occasions d’échanges, de partages et de complémentarité, plutôt que des oppositions stériles, sources de conflits et de tensions.

La curiosité des autres renforce notre intelligence émotionnelle et notre capacité à accepter la différence. Source ainsi d’inclusion et de coopération, elle permet fortement de diminuer les facteurs de stress : contrôle faible (si je ne contrôle évidemment pas l’autre, plus je suis en interaction lui, plus je rentre dans sa zone d’influence), imprévisibilité (par ma meilleure connaissance de l’autre, je comprends mieux comme il agit et réagit), nouveauté (par mon intérêt pour l’autre, quand bien même, il est différent de moi, j’ai envie de découvrir, je crée ainsi des ponts plutôt que des murs – je découvre aussi d’autres histoires, expériences et points de vue qui m’ouvre à la nouveauté), égo menacé (plus je m’intéresse à l’autre, plus je nous trouve des points communs et moins je le vois comme une menace).

Enfin, les recherches ont montré que le soutien social est un facteur clé dans la gestion du stress. En nous intéressant sincèrement à nos collègues, nous développons des relations de confiance qui peuvent servir de filet de sécurité en période de stress.

3. La curiosité de soi

La curiosité de soi est une composante essentielle pour gérer le stress.

Avez-vous conscience de ce qui vous met particulièrement en tension ? Avez-vous conscience de la façon dont vous répondez naturellement à cette tension ?

Par exemple, un manager direct et orienté « résultats » va le devenir encore plus sous stress, allant jusqu’à paraitre autoritaire et insensible à l’humain. Le problème, c’est que cela va accentuer le stress de ses collaborateurs. Et en général, le stress de ses collaborateurs va accentuer son propre stress. Et voilà un cercle vicieux qui s’instaure.

Un salarié particulièrement rigoureux et consciencieux pourrait glisser dans le perfectionnisme sous stress. Devenant tyrannique envers lui-même et envers les autres. Ce qui viendra encore une fois dégrader la situation.

Nous montrons rarement notre meilleur visage sous stress. Et nos réactions ont alors tendance à générer du stress chez les autres.

La curiosité de soi permet de prendre conscience de nos réflexes face au stress et des stratégies contreproductives que nous pouvons inconsciemment adopter. Une fois qu’on a pris conscience de cela, il est alors plus facile de chercher d’autres options. La curiosité nous aide à expérimenter différentes techniques de gestion du stress. Plus conscient de soi, nous sommes également plus conscients de nos besoins et de la façon dont nous pouvons les satisfaire.

Enfin, la curiosité de soi permet de développer une connaissance approfondie de ses forces, ses talents et ses ressources. On se sent ainsi plus en confiance et donc plus apte à faire face aux situations nouvelles, imprévues, challengeantes.

Au-delà de quotient intellectuel et du quotient émotionnel, une notion semble ainsi aujourd’hui prendre de plus en plus d’importance : le quotient d’insécurité, qui mesure la manière dont une personne réagit à l’incertitude.

Un quotient d’insécurité élevé indique une perception accrue du risque lié aux facteurs de stress C.I.N.E et une perception défavorable de sa capacité à y faire face. À l’inverse, un quotient d’insécurité faible reflète une plus grande confiance à y faire face et une perception ainsi moins menaçante des évènements. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons, tout au long de notre vie, faire évoluer notre quotient d’insécurité. Et, vous l’avez compris, pour cela, la curiosité joue un très grand rôle.

Concrètement, comment faire ?

L’entreprise curieuse propose une conférence « le défi de la curiosité ». Des formations et ateliers pour développer la connaissance de soi (via le DISC) ainsi que sa capacité à poser des questions permettent particulièrement de réduire ses facteurs de stressabilité.  Découvrez notre offre

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